Un récit sympathique sur des gens simples emportés par une situation exceptionnelle : le gain du gros lot à l'Euromilions. Quelques clichés, mais quelques surprises également. J'ai passé un bon moment en lisant ce roman. Peut-être moins bon que son premier roman "L'écrivain de la famille", mais tout de même sympathique.
Critiques et Commentaires
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Zéro Janvier a publié une critique de La liste de mes envies par Grégoire Delacourt
Zéro Janvier a publié une critique de Une bonne raison de se tuer par Philippe Besson
Review of 'Une bonne raison de se tuer' on 'Goodreads'
4 étoiles
Une fois de plus, Philippe Besson nous entraine dans la vie de personnages tourmentés et marqués par l'absence, le manque, la mort. Nous suivons alternativement les récits de Laura et de Samuel, chacun s'exprimant pendant un ou deux chapitres avant de redonner la parole à l'autre. Le récit tient sur une seule journée, celle de l'élection de Barack Obama, et tandis que l'Amérique vit un jour historique, il ne se passe finalement pas grand chose dans le roman. Bien sûr, Samuel assiste aux funérailles de son fils et Laura a choisi ce jour pour se donner la mort, mais les événements s'enchainent sans bruit, sans passion. Il y a comme une routine inéluctable tout au long du roman. C'est d'autant plus vrai pour le récit de Laura qui vit une journée presque ordinaire. C'est sûrement pour cela que j'ai été plus emporté par celui de Samuel, ce père meurtri par …
Une fois de plus, Philippe Besson nous entraine dans la vie de personnages tourmentés et marqués par l'absence, le manque, la mort. Nous suivons alternativement les récits de Laura et de Samuel, chacun s'exprimant pendant un ou deux chapitres avant de redonner la parole à l'autre. Le récit tient sur une seule journée, celle de l'élection de Barack Obama, et tandis que l'Amérique vit un jour historique, il ne se passe finalement pas grand chose dans le roman. Bien sûr, Samuel assiste aux funérailles de son fils et Laura a choisi ce jour pour se donner la mort, mais les événements s'enchainent sans bruit, sans passion. Il y a comme une routine inéluctable tout au long du roman. C'est d'autant plus vrai pour le récit de Laura qui vit une journée presque ordinaire. C'est sûrement pour cela que j'ai été plus emporté par celui de Samuel, ce père meurtri par la mort de son fils de dix-sept ans.
Les routes de Laura et Samuel finissent par se croiser à deux reprises pendant le roman, une première fois de façon assez anecdotique au milieu du récit et une seconde fois, plus importante, à la fin. Cette rencontre parait elle aussi inéluctable, presque artificiellement construite. C'est sans doute le principal reproche que je ferais à ce roman. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, mais j'ai tout de même regretté qu'il soit si prévisible, comme un exercice de style que l'auteur se serait imposé. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de reconnaitre Philippe Besson sous les traits de cet écrivain français qui fréquente le café où travaille Laura, et d'imaginer que ce roman a vu le jour dans l'esprit de l'auteur lors de son séjour aux Etats-Unis où il aurait croisé une "Laura " et un "Samuel" et aurait alors imaginé leur vie et cette journée particulière.
Malgré ce défaut, le roman reste plaisant à lire. Philippe Besson a toujours le don de mettre des mots sur les émotions et de parler toujours aussi justement du manque, de l'absence, du deuil. C'est assez étonnant de le voir en parler dans chacun de ses romans en trouvant des situations originales et des mots différents. J'ai noté trois ou quatre passages dans celui-ci qui m'ont interpelé et m'ont fait me dire "oui, c'est exactement ça". Sans atteindre l'émotion suscitée chez moi par En l'absence des hommes ou Un homme accidentel, ce roman trouve une nouvelle fois les mots justes. Pour cette raison au moins, ce nouveau roman complète parfaitement l'oeuvre déjà bien riche de Philippe Besson.
Zéro Janvier a publié une critique de Hey, Nostradamus! par Douglas Coupland
In 1988, an episode of teenage violence transforms a suburban community, as parents try to …
Review of 'Hey, Nostradamus!' on 'Goodreads'
4 étoiles
Hey, Nostradamus ! est un roman de l'auteur canadien Douglas Coupland, également connu pour Génération X et Toutes les familles sont psychotiques que je suis bien tenté de lire également.
Publié en 2003, ce roman est centré sur un massacre fictif dans un lycée canadien, similaire à la fusillade du lycée Columbine en avril 1999. Hasard du calendrier, ce roman a été publié la même semaine que la sortie du film Elephant de Gus Van Sant qui s'inspire lui aussi des mêmes faits.
Le livre est composé de quatre parties de taille inégale :
- les cinquante premières pages se déroulent en 1988 et donnent la parole à Cheryl, jeune victime de la fusillade qui nous raconte les dernières heures de sa vie
- la deuxième partie, la plus longue avec plus de cent trente pages s'ouvre en 1999 : onze ans après le massacre qui a coûté la vie …
Hey, Nostradamus ! est un roman de l'auteur canadien Douglas Coupland, également connu pour Génération X et Toutes les familles sont psychotiques que je suis bien tenté de lire également.
Publié en 2003, ce roman est centré sur un massacre fictif dans un lycée canadien, similaire à la fusillade du lycée Columbine en avril 1999. Hasard du calendrier, ce roman a été publié la même semaine que la sortie du film Elephant de Gus Van Sant qui s'inspire lui aussi des mêmes faits.
Le livre est composé de quatre parties de taille inégale :
- les cinquante premières pages se déroulent en 1988 et donnent la parole à Cheryl, jeune victime de la fusillade qui nous raconte les dernières heures de sa vie
- la deuxième partie, la plus longue avec plus de cent trente pages s'ouvre en 1999 : onze ans après le massacre qui a coûté la vie de sa petite amie Cheryl et pour lequel il a été injustement mis en cause, Jason tente toujours de faire le deuil
- dans la troisième partie, trois ans plus tard, Heather nous narre sa rencontre avec Jason et la difficulté de partager la vie d'un homme anéanti
- enfin, les vingt dernières pages sont relatées par le père de Jason, Reg, un intégriste religieux abandonné par ses proches
Il n'y a pas de surprise dans ce roman. N'y cherchez ni suspense, ni action, ni grandes histoires romantiques, ni mélodrames familiaux. Vous y trouverez par contre le portrait de personnages parfaitement humains et le tableau de sentiments tout autant humains. Des thèmes universels comme la mort, le deuil, l'amour, la religion et la famille y sont abordés avec beaucoup de justesse par le biais des états d'âme des quatre narrateurs successifs.
Individuellement, les personnages ne sont pas vraiment attachants : Cheryl a tout de la lycéenne ennuyante et trop parfaite pour être sympathique, Jason ferait passer Calimero et Droopy pour des modèles d'enthousiasme et de positivisme, Heather est peut-être la moins déplaisante des quatre (quoique ... ) et Reg est tout simplement détestable. Pourtant, j'ai suivi leurs vies et leurs réflexions avec beaucoup d'intérêt. Ca m'a parlé, tout bêtement.
C'est un bon roman, indéniablement. De quoi donner envie de découvrir les autres romans de cet auteur. Quand je les aurai achetés et que j'aurai terminé ceux qui attendent déjà sur la pile qui trône sur mon bureau ...
Zéro Janvier a publié une critique de Olivier par Jérôme Garcin
Review of 'Olivier' on 'Goodreads'
3 étoiles
Journaliste quinquagénaire, Jérome Garcin s'adresse dans ce roman à Olivier, son frère jumeau décédé à l'âge de six ans. Il nous raconte la perte et la vie sans son « double » auquel il s'adresse directement tout au long du livre. Je n'ai pas particulièrement accroché au style de l'auteur, qui a parfois tendance à s'écouter parler (ou plutôt écrire, mais l'ensemble est touchant. Cela en fait un roman pas tout à fait inoubliable mais suffisamment marquant pour que j'ai envie de le relire dans quelques mois ou quelques années. C'est déjà un bon signe.
Zéro Janvier a publié une critique de Druide par Olivier Peru
Review of 'Druide' on 'Goodreads'
4 étoiles
Enfin de la fantasy qui change de l'ordinaire !
D'autres auteurs, bien sûr, ont également innové et apporté de l'air à un genre marqué par de nombreux stéréotypes. Cela reste rare, malheureusement, et il convient donc de saluer l'effort d'Olivier Peru avec ce très bon roman intitulé, tout simplement, "Druide".
Cela commence doucement, sans trop de surprise, avec un druide et ses deux apprentis qui enquêtent sur de terribles et mystérieux meurtres qui menacent de déclencher une guerre entre les deux nations ennemies du continent. Cela commence doucement, disais-je, mais cela finit par basculer pour sortir de l'ordinaire. Cela devient vraiment plaisant à lire, et totalement prenant. Si les cent ou deux cent premières pages m'ont semblé longues, j'ai dévoré la suite à toute vitesse.
Mi-polar et mi-fantasy classique, Druide est un très bon roman, passionnant et novateur.
Zéro Janvier a publié une critique de Le fils par Michel Rostain
Review of 'Le fils' on 'Goodreads'
4 étoiles
Le Fils est le premier roman de Michel Rostain, un metteur en scènes d'opéra qui a dirigé la Scène Nationale de Quimper de 1995 à 2008. C'est pendant cette période qu'il a perdu son fils âgé d'une vingtaine d'années, expérience à l'origine de ce roman sur le deuil des parents face à la disparition de leur enfant adulte.
Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu'il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe …
Le Fils est le premier roman de Michel Rostain, un metteur en scènes d'opéra qui a dirigé la Scène Nationale de Quimper de 1995 à 2008. C'est pendant cette période qu'il a perdu son fils âgé d'une vingtaine d'années, expérience à l'origine de ce roman sur le deuil des parents face à la disparition de leur enfant adulte.
Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu'il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.
Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier – re-condoléances, etc. – débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd.
Cet extrait, en quatrième de couverture, résume bien le style et le ton de l'ensemble du roman : c'est tendre, émouvant et plein de détails du quotidien qui apportent du « réel » au récit et montrent à quel point ce roman est auto-biographique. Auto-biographique pour l'auteur, car le narrateur a la particularité d'être mort : Michel Rostain a en effet fait le choix – dangereux mais réussi ici – de faire parler le fils décédé. C'est le même procédé que celui qu'avait utilisé Philippe Besson dans Un garçon d'Italie, mais l'effet ici m'a beaucoup plus convaincu.
Au fil des cent soixante-dix pages du roman, Michel Rostain nous raconte les derniers jours du fils, ses dernières heures, et les mois de deuil qui ont suivi l'événement tragique. Difficile de ne pas être touché par ce récit simple et plein de tendresse. La vraie réussite de ce roman, c'est son sens de la nuance : le texte est en effet réaliste et poignant sans être oppressant. Il finit même sur une note optimiste, presque d'enthousiasme, comme pour donner raison aux paroles maintes répétées par le père : « Vive la vie ! ».
« Vive la vie ! » résume d'ailleurs parfaitement ce roman, qui constitue un très beau témoignage sur la vie de deux parents frappés par le drame et qui continuent à vivre, car « on peut vivre avec ça ».
Zéro Janvier a publié une critique de The Angel's Game par Carlos Ruiz Zafón
Review of "The Angel's Game" on 'Goodreads'
3 étoiles
Après avoir dévoré et adoré "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon, je me suis plongé dans "Le jeu de l'ange" du même auteur.
Dès les premières chapitres, je n'étais pas perdu : j'ai retrouvé l'univers si particulier de l'auteur espagnol, mêlant des personnages passionnés de littérature, des histoires d'amour, une bonne dose d'enquête policière, et un soupçon de fantastique.
Malheureusement, le résultat est moins exaltant et enthousiasmant que dans "L'ombre du vent". Sans doute parce que celui-ci ressemble trop au précédent mais n'arrive jamais à l'égaler. J'ai eu l'impression que l'auteur s'était contenté de réutiliser les mêmes recettes mais sans rien apporter de vraiment nouveau. Il va même jusqu'à réutiliser des personnages de "L'ombre du vent" : ça commence comme un clin d'oeil sympathique, mais cela finit comme une tentative un peu désespérée de se raccrocher au succès - mérité - de son chef d'oeuvre.
Malgré tout, ce roman …
Après avoir dévoré et adoré "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon, je me suis plongé dans "Le jeu de l'ange" du même auteur.
Dès les premières chapitres, je n'étais pas perdu : j'ai retrouvé l'univers si particulier de l'auteur espagnol, mêlant des personnages passionnés de littérature, des histoires d'amour, une bonne dose d'enquête policière, et un soupçon de fantastique.
Malheureusement, le résultat est moins exaltant et enthousiasmant que dans "L'ombre du vent". Sans doute parce que celui-ci ressemble trop au précédent mais n'arrive jamais à l'égaler. J'ai eu l'impression que l'auteur s'était contenté de réutiliser les mêmes recettes mais sans rien apporter de vraiment nouveau. Il va même jusqu'à réutiliser des personnages de "L'ombre du vent" : ça commence comme un clin d'oeil sympathique, mais cela finit comme une tentative un peu désespérée de se raccrocher au succès - mérité - de son chef d'oeuvre.
Malgré tout, ce roman se laisse lire. Le suspense est bien présent et même si j'ai jamais vraiment réussi à me passionner pour les aventures et le destin du narrateur, j'ai lu sans peine les six cent pages du récit.
Zéro Janvier a publié une critique de Retour parmi les hommes par Philippe Besson
Review of 'Retour parmi les hommes' on 'Goodreads'
5 étoiles
J'ai lu Retour parmi les hommes quelques jours à peine après son arrivée en librairie. Ce n'est pas peu dire que d'affirmer que j'attendais ce roman avec impatience. Depuis l'annonce de sa publication quelques mois plus tôt, en fait. Ou même, si on remonte plus loin : dix ans plus tôt, quand j'avais refermé En l'absence des hommes. Celui-ci est en effet la « suite » du premier roman de Philippe Besson, publié en 2001.
Je pense avoir souvent parlé ici – ou ailleurs – de l'effet que m'avait fait En l'absence des hommes lorsque je l'avais lu en 2001. Avec ce premier roman, Philippe Besson avait pour moi frappé un grand coup et j'ai lu depuis chacun de ses romans avec joie. J'ai rarement été déçu, même si j'ai rarement retrouvé l'émotion ressentie avec ce premier magistral coup d'essai, à part peut-être avec Un homme accidentel et son passage …
J'ai lu Retour parmi les hommes quelques jours à peine après son arrivée en librairie. Ce n'est pas peu dire que d'affirmer que j'attendais ce roman avec impatience. Depuis l'annonce de sa publication quelques mois plus tôt, en fait. Ou même, si on remonte plus loin : dix ans plus tôt, quand j'avais refermé En l'absence des hommes. Celui-ci est en effet la « suite » du premier roman de Philippe Besson, publié en 2001.
Je pense avoir souvent parlé ici – ou ailleurs – de l'effet que m'avait fait En l'absence des hommes lorsque je l'avais lu en 2001. Avec ce premier roman, Philippe Besson avait pour moi frappé un grand coup et j'ai lu depuis chacun de ses romans avec joie. J'ai rarement été déçu, même si j'ai rarement retrouvé l'émotion ressentie avec ce premier magistral coup d'essai, à part peut-être avec Un homme accidentel et son passage sublime sur la morsure du manque.
Dans En l'absence des hommes, nous suivions Vincent de l'Etoile, aristocrate parisien de seize ans, « né avec le siècle », dans sa découverte de l'amitié avec l'écrivain Marcel Proust, de l'amour auprès d'Arthur, jeune et beau soldat de vingt ans, et de la mort, quand la Première Guerre Mondiale arrache Arthur à son jeune amant. J'avais été bouleversé par cette histoire simple mais dans laquelle Philippe Besson décrivait avec beaucoup de justesse les émois de l'adolescence et la douleur de la perte de l'être aimé.
C'est donc avec beaucoup d'impatience et un peu d'appréhension que j'avais commencé à lire ce nouveau roman où j'allais retrouver Vincent de l'Etoile, dix ans après ma « rencontre » avec lui. Un peu d'appréhension car c'était un peu comme comme un rendez-vous avec un vieux copain de lycée qu'on n'a pas revu depuis dix ans : il a pu tellement changer que le courant ne passe plus vraiment.
Pourtant, très vite, j'ai été rassuré : le courant allait bien passer. Dès la cinquième page, je suis tombé sur ce paragraphe et j'ai su que j'allais prendre une claque :
Car à la fin, on est forcément égoïste dans le deuil, égoïste et seul ; nul n'est en mesure de nous y atteindre. Certains tentent de s'approcher, d'accomplir des pas dans notre direction, ils cherchent des paroles, des gestes, mais ça ne pèse rien, c'est du vent, du sable. On est là dans la solitude absolue, intouchable.
La suite est du même niveau : c'est juste, c'est fort, c'est du très bon Philippe Besson. Dans son style caractéristique, avec de courts chapitres de trois ou quatre pages, il nous mène sur le chemin suivi par Vincent depuis qu'il a fui Paris après la mort d'Arthur. Le récit est découpé en quatre grandes parties :
- dans « Je parle à des morts ... », nous retrouvons Vincent âgé de vingt-trois ans ; il s'adresse aux deux disparus qui ont marqué ses derniers mois à Paris : Marcel et Arthur, alors qu'il s'apprête à rentrer après sept années d'exil
- cet exil, nous le suivons dans la deuxième partie, « Je suis parti vers des ailleurs ... » : de l'Italie à l'Amérique en passant par l'Afrique, Vincent fuit, se perd, cherche son chemin, se cherche et finit par se poser à New-York avant d'être rattrapé par son passé
- de retour à Paris auprès de sa mère, dans « Le temps a passé sans moi ... », Vincent découvre ce qui s'est passé pendant ses sept années d'absence, il apprend le destin de son père, de Blanche (la mère d'Arthur) et tente de retrouver sa place dans la maison et la ville où il a grandi
- enfin, dans « Je reviens parmi les hommes ... », il découvre le Paris des Années Folles et fait la connaissance de Raymond Radiguet, l'écrivain prodige âgé de vingt ans, qui s'attache très vite au mystérieux et taciturne Vincent.
Chacune de ces quatre parties porte des émotions différentes. On commence par la douleur, l'incompréhension ; on poursuit par la fuite en avant, la perte des repères ; puis, la résignation mêlée d'aigreur ; enfin, c'est une renaissance teintée de mélancolie, la redécouverte de l'amour même si les illusions du premier amour sont oubliées. Chaque fois, Philippe Besson trouve les mots justes ; c'est d'ailleurs sa grande qualité en tant qu'auteur, cette capacité à parler au coeur, à mettre des mots sur des sentiments que nous avons tous connu et de permettre que nous y retrouvions si facilement une part de nous. Un écrivain des émotions, en quelque sorte.
Moi qui avais si peur d'être déçu, j'ai été bouleversé. Je n'ai pas encore trouvé d'écrivain qui parle mieux du deuil que Philippe Besson ne le fait. De même, comment ne pas être ému quand Vincent redécouvre l'amour, fut-il porté à un garçon qui préfère les filles ? C'est juste touchant, beau, avec toujours beaucoup de pudeur et de justesse.
Ce roman n'est pas seulement la digne suite de En l'absence des hommes, c'est son aboutissement. C'est aussi le fruit du cheminement de Philippe Besson sur le deuil et le manque depuis son premier roman, c'est le paroxysme de cette réflexion. Et finalement, même ému comme je l'ai été, je me dis que tout ceci est logique, que ce n'était que la pièce manquante du puzzle, celle qui permet de voir le paysage dans son ensemble et d'être ébloui.
Zéro Janvier a publié une critique de The Shadow of the Wind par Carlos Ruiz Zafón
Review of 'The Shadow of the Wind' on 'Goodreads'
5 étoiles
Lorsque j'ai dit que j'avais commencé à lire "L'Ombre du vent" de l'écrivain espagnol Carlos Ruiz Zafón, nombreux ont été ceux qui m'ont dit qu'ils avaient adoré ce livre et qu'il y avait de fortes chances qu'il en soit de même pour moi. Le résumé en quatrième de couverture me laissait en tout cas espérer de belles choses :
Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets …
Lorsque j'ai dit que j'avais commencé à lire "L'Ombre du vent" de l'écrivain espagnol Carlos Ruiz Zafón, nombreux ont été ceux qui m'ont dit qu'ils avaient adoré ce livre et qu'il y avait de fortes chances qu'il en soit de même pour moi. Le résumé en quatrième de couverture me laissait en tout cas espérer de belles choses :
Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : L'Ombre du vent.
Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie."
Je dois commencer par un aveu : je n'ai jamais été particulièrement attiré par l'Espagne et les pays latins en général. Toute mon histoire personnelle m'attire plutôt vers les pays germaniques ou nordiques. Même en littérature, j'ai toujours eu un penchant pour les auteurs scandinaves ou de langue allemande au détriment des écrivains italiens ou de la péninsule ibérique. Ceci explique sûrement pourquoi j'ai mis plusieurs années à me pencher sur les écrits – pourtant encensés par la critique – de Carlos Ruiz Zafón. Après voir lu ce roman, je dois de le reconnaître : il y a des pépites dans la littérature espagnole !
Le récit débute en 1945, lorsque Daniel Sempere, âgé de dix ans, accompagne son père, libraire, au Cimetière des Livres Oubliés. Là, il choisit et recueille "L'Ombre du vent", le dernier roman de Julián Carax, un écrivain autant oublié que ses livres. Fasciné par le roman et intrigué par l'histoire de son auteur, Daniel va progressivement mener l'enquête pour découvrir pourquoi et par qui la quasi-totalité des exemplaires des romans de Carax ont été détruits. Au fil de ses découvertes, il remarque d'étranges parallèles entre sa vie et celle du mystérieux écrivain.
En parallèle, Daniel grandit et traverse l'adolescence, entouré de son père et de ses amis. Nous suivons son évolution de 1945 à 1956, à la manière d'une saga familiale à laquelle se mêlerait une enquête policière. C'est aussi un roman initiatique, avec cet adolescent qui découvre l'amour, l'amitié, la vie avec ses affres et ses joies. C'est enfin un bel hommage à la littérature avec un parallèle très réussi entre la vie de Daniel, celle de l'écrivain Julián Carax et les bribes de ses romans. Les trois se mêlent parfois tellement que j'ai parfois eu du mal à retrouver à quel personnage appartenait telle histoire : un peu troublant, mais terriblement efficace pour brouiller les pistes !
Ce livre avait tout pour me plaire : un roman initiatique qui mêle la littérature et l'Histoire (dans cette trouble Espagne des années 40 et 50), comment pouvais-je y résister ? En tournant la dernière page ce matin dans le métro, je n'ai pu tirer qu'une seule conclusion, évidente : ce roman est excellent et très marquant. Je ne regrette absolument pas de lui avoir laissé sa chance ; au contraire, j'aurais regretté de ne pas l'avoir lu ! Il rejoint en tout cas le panthéon de mes romans préférés, pas très loin des meilleurs romans de Philippe Besson. De quoi me donner envie de poursuivre ma découverte des oeuvres de Carlos Ruiz Zafón, avec "Le jeu de l'ange" qui me tend les bras.
Zéro Janvier a publié une critique de Inconnu à cette adresse par Kathrine Taylor
Review of 'Inconnu à cette adresse' on 'Goodreads'
5 étoiles
Une incroyable nouvelle que je découvre seulement maintenant. Une écriture simple, limpide pour un récit incroyable, prenant, saisissant. A lire absolument !
Zéro Janvier a publié une critique de Trois cœurs par Eric Jourdan
Review of 'Trois cœurs' on 'Goodreads'
5 étoiles
Cela commence comme une banale histoire de famille, avec ses drames et ses secrets. Trois personnages prennent successivement la parole : William, le père, Marie-Antonia, la mère, et Johann, enfin, le fils. Comment ne pas s'attacher à ce personnage rebelle, rejeté, et perdu ? Comment ne pas être touché par ses histoires, par sa recherche de l'amour ? Eric Jourdan signe ici un roman très réussi, parait-il le plus personnel. Un grand livre.
Zéro Janvier a publié une critique de Le bizarre incident du chien pendant la nuit par Mark Haddon
Review of 'Le bizarre incident du chien pendant la nuit' on 'Goodreads'
4 étoiles
Un ami m'avait conseillé Le bizarre incident du chien pendant la nuit il y a quelques mois, je l'ai acheté la semaine dernière et je l'ai dévoré en quelques jours. Publié en 2003, il s'agissait du premier roman pour adultes du romancier britannique Mark Haddon, également auteur de plusieurs livres pour enfants.
Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ?
Christopher Boone, « quinze ans, trois mois et deux jours », décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains ... déconcertants.
Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est …
Un ami m'avait conseillé Le bizarre incident du chien pendant la nuit il y a quelques mois, je l'ai acheté la semaine dernière et je l'ai dévoré en quelques jours. Publié en 2003, il s'agissait du premier roman pour adultes du romancier britannique Mark Haddon, également auteur de plusieurs livres pour enfants.
Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ?
Christopher Boone, « quinze ans, trois mois et deux jours », décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains ... déconcertants.
Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit ...
Le roman est écrit à la première personne : le narrateur est Christopher lui-même, un jeune autiste atteint du syndrome d'Asperger. Cela donne au livre un ton particulier, avec une naïveté touchante. Les réflexions et les réactions de Christopher sont parfois déconcertantes mais toujours logiques, et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ses mésaventures tout au long du roman. Je ne voudrais pas tout raconter et gâcher le plaisir des futurs lecteurs, je me contenterai de dire qu'il fait preuve de beaucoup de détermination et de courage du début à la fin.
Le roman est très divertissant, souvent drôle, et se lit très vite. Entre deux chapitres qui font avancer le récit lui-même, Christopher nous fait découvrir ses réflexions sur différents sujets, sa façon d'aborder les relations humaines, parfois à travers des schémas et des dessins sympathiques. J'ai lu que Mark Haddon, l'auteur, a eu l'occasion de travailler auprès d'enfants autistes ; je suppose donc qu'une grande partie de ce qu'il nous dit dans ce roman est proche de la réalité et c'est un véritable enrichissement de découvrir le mode de pensée de Christopher et ses relations avec son entourage, en particulier avec son père.
C'est vraiment l'un de mes coups de coeur, un petit bijou d'humour et de sensibilité : tout ce que j'aime !
J'ai retenu ce passage :
Je trouve que les nombres premiers sont comme la vie. Ils sont tout à fait logiques, mais il est impossible d'en trouver les règles, même si on en consacre tout son temps à y réfléchir.
J'ai également été secoué par le dernier paragraphe, que je ne citerai pas ici pour ne pas raconter la fin mais qui est très touchant, avec des mots pourtant simples, tout à fait dans le ton du reste du roman.
Zéro Janvier a publié une critique de Le Goûter d'anniversaire par Jean-Paul Tapie
Review of "Le Goûter d'anniversaire" on 'Goodreads'
3 étoiles
Publié en 2000, Un goûter d'anniversaire de l'auteur français Jean-Paul Tapie m'attendait dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. Je l'avais sans doute acheté à la librairie Les Mots à la Bouche avant de le mettre de côté et de l'oublier sur une étagère.
L'histoire avait tout pour me plaire :
Alors qu'il n'a encore jamais touché un corps d'homme, le jeune Jérôme Peyral sait déjà qu'il est homosexuel. Tout en lui le lui dit : ses loisirs, ses rêves, et surtout son attirance pour son professeur de français, le beau monsieur Langlois. Plus le temps passe et plus s'affirme sa différence. Il ne partage ni les mêmes goûts ni les mêmes plaisirs que ses camarades de classe qui trouvent en lui un souffre-douleur idéal. Le voici mis à l'écart, dénigré, ridiculisé en permanence. Même sa famille finit par le laisser tomber.
Dès lors, commence pour Jérôme Peyral le long supplice …
Publié en 2000, Un goûter d'anniversaire de l'auteur français Jean-Paul Tapie m'attendait dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. Je l'avais sans doute acheté à la librairie Les Mots à la Bouche avant de le mettre de côté et de l'oublier sur une étagère.
L'histoire avait tout pour me plaire :
Alors qu'il n'a encore jamais touché un corps d'homme, le jeune Jérôme Peyral sait déjà qu'il est homosexuel. Tout en lui le lui dit : ses loisirs, ses rêves, et surtout son attirance pour son professeur de français, le beau monsieur Langlois. Plus le temps passe et plus s'affirme sa différence. Il ne partage ni les mêmes goûts ni les mêmes plaisirs que ses camarades de classe qui trouvent en lui un souffre-douleur idéal. Le voici mis à l'écart, dénigré, ridiculisé en permanence. Même sa famille finit par le laisser tomber.
Dès lors, commence pour Jérôme Peyral le long supplice de l'humiliation en même temps que l'apprentissage douloureux de l'affirmation. Jusqu'au jour où surgit l'idée de se venger enfin de tous ceux qui l'ont persécuté. L'adolescent vulnérable décide alors de « tuer la folle en lui » et de montrer à tous qu'on ne se moque pas impunément de « Peyral-la-Pédale ».
Jérôme est évidemment un personnage attachant, auquel il est facile de s'identifier. Je ne doute pas que nombreux sont ceux qui ont vécu la découverte de la différence à l'adolescence, qu'elle soit remarquée ou non par les camarades. Le roman décrit très bien les sentiments de Jérôme, avec un mélange de naïveté et de cruauté. Face à l'ignorance de ses camarades, encouragés par des adultes malveillants, Jérôme se retrouve bien seul. Mêmes ses amitiés, courtes et décevantes, le lui permette pas de rompre le sentiment de solitude et d'isolement qu'il ressent.
C'est cet isolement qui entraîne progressivement Jérôme vers la volonté de se venger de ses oppresseurs. Les cent dernières pages du roman, qui relatent cette descente aux enfers, m'ont moins plu. Le récit y est moins subtil, plus clinquant, même si cela reste agréable à lire.
Les toutes dernières pages, toutefois, concluent parfaitement cette chronique de l'homophobie ordinaire. Ce roman n'est pas un chef d'oeuvre mais le thème abordé est intéressant et bien traité. J'ai lu beaucoup de romans sur l'homosexualité, mais j'ai peu de souvenirs de livres qui parlent aussi bien de l'homophobie. Rien que pour cela, celui-ci mérite sa place dans ma bibliothèque.
Zéro Janvier a publié une critique de Un ange est passé par Frank Ronan
Review of 'Un ange est passé' on 'Goodreads'
3 étoiles
Pendant quelques années, quand je vivais encore à Paris, j'avais pris l'habitude tous les deux ou trois mois de faire un tour à la librairie Les mots à la bouche pour faire le plein de bouquins sans tomber sur les best-sellers – qui m'intéressent rarement – mis en avant à la FNAC. C'est lors d'une visite dans cette boutique en plein coeur du Marais que j'ai découvert et acheté Un ange est passé, de l'auteur irlandais Frank Ronan.
Le résumé sur la quatrième de couverture avait tout pour me plaire :
Dans un collège irlandais, deux jeunes gens, John G. Moore et Godfrey Temple, font connaissance. Entre le fils du propriétaire terrien et l'aristocrate désargenté va rapidement se nouer une amitié trouble, alimentée par le désir fasciné de Moore pour un Godfrey Temple aux faux airs rimbaldiens.
Au-delà du sentiment amical, mais aussi pris dans la vie quotidienne, dans les …
Pendant quelques années, quand je vivais encore à Paris, j'avais pris l'habitude tous les deux ou trois mois de faire un tour à la librairie Les mots à la bouche pour faire le plein de bouquins sans tomber sur les best-sellers – qui m'intéressent rarement – mis en avant à la FNAC. C'est lors d'une visite dans cette boutique en plein coeur du Marais que j'ai découvert et acheté Un ange est passé, de l'auteur irlandais Frank Ronan.
Le résumé sur la quatrième de couverture avait tout pour me plaire :
Dans un collège irlandais, deux jeunes gens, John G. Moore et Godfrey Temple, font connaissance. Entre le fils du propriétaire terrien et l'aristocrate désargenté va rapidement se nouer une amitié trouble, alimentée par le désir fasciné de Moore pour un Godfrey Temple aux faux airs rimbaldiens.
Au-delà du sentiment amical, mais aussi pris dans la vie quotidienne, dans les règles de sa société rigide, Moore cherchera avant tout à conserver la présence de son ami, jusqu'à monnayer cette relation.
Je n'ai pas été déçu : Franck Ronan nous offre une histoire magnifique sur l'amitié. John G. Moore et Godfrey Temple n'ont rien en commun, à part le fait d'être rejetés par leurs camarades de classe. L'un est fils de fermier, très terre à terre ; l'autre est un aristocrate sans le sou, bohème et épicurien. Ce sont deux garçons que tout devrait séparer mais qui se lient d'amitié envers et contre tout. Ils traversent ensuite les années et restent proches, malgré les aléas de la vie. Ils se croisent, s'éloignent, mais finissent toujours par se retrouver.
J'ai toujours eu un faible pour ces histoires d'amitié qui durent toute une vie. Celle-ci m'a particulièrement touché, parce qu'on sent qu'à tout moment ces deux destins pourraient s'éloigner irrémédiablement, et définitivement. John et Smallgods (le surnom de Godfrey) sont si différents qu'un rien pourrait les séparer. J'ai été marqué par un dialogue qu'ils répètent deux fois et qui résume tout ce que j'aime dans ce roman :
- A ton avis, je suis fou ? ai-je dit.
- Je n'en sais rien. Tu es très différent des autres. Mais il n'y a pas de mal à cela. Moi je ne t'aimerais pas si tu étais comme eux.