tk a noté The Mushroom at the End of the World : 5 étoiles

The Mushroom at the End of the World de Anna Lowenhaupt Tsing
What a rare mushroom can teach us about sustaining life on a fragile planet
Matsutake is the most valuable mushroom …
Je lis surtout de la SFF en évitant les hommes blancs issus de l'hégémonie culturelle, de la poésie, de la littérature de voyage, de la critique des technologies, puis de l'écologie dans une compréhension assez large. Par snobisme, j'ai une préférence pour les éditions dans la langue d'origine mais les questions de traduction me travaillent aussi beaucoup.
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What a rare mushroom can teach us about sustaining life on a fragile planet
Matsutake is the most valuable mushroom …

What a rare mushroom can teach us about sustaining life on a fragile planet
Matsutake is the most valuable mushroom …

[Résumé éditeur] « Parfois, le seul moyen de repousser les êtres qui hantent les ténèbres est de raconter des histoires. …
Ces dernières semaines, j'ai voyagé avec beaucoup de plaisir au sein des "archives des Collines-Chantantes" de Nghi Vo, dont 4 novellas ont été à ce jour traduites par Mikael Cabon - une cinquième est annoncée pour 2026 chez L'Atalante. "Des mammouths à la porte" m'a confirmé tout l'attachement que je portais à cette série, à l'atmosphère qui s'en dégage, comme aux figures familières et nouvelles, que l'on est amené à rencontrer.
"Les archives des Collines-Chantantes" nous entraînent aux côtés de l'adelphe Chih, membre d'une communauté qui recueille et archive les histoires, et d'une Neixin, Presque-Brillante, compagne ailée bavarde à la mémoire infaillible.
L'univers mis en scène s'inspire d'un cadre historique du sud-est asiatique, teinté d'une dimension merveilleuse dont les éléments fantastiques sont distillés au fil de la narration : animaux métamorphes, fantômes et autres esprits côtoient de façon banale l'humanité et peuvent être des protagonistes à part entière de l'histoire. …
Ces dernières semaines, j'ai voyagé avec beaucoup de plaisir au sein des "archives des Collines-Chantantes" de Nghi Vo, dont 4 novellas ont été à ce jour traduites par Mikael Cabon - une cinquième est annoncée pour 2026 chez L'Atalante. "Des mammouths à la porte" m'a confirmé tout l'attachement que je portais à cette série, à l'atmosphère qui s'en dégage, comme aux figures familières et nouvelles, que l'on est amené à rencontrer.
"Les archives des Collines-Chantantes" nous entraînent aux côtés de l'adelphe Chih, membre d'une communauté qui recueille et archive les histoires, et d'une Neixin, Presque-Brillante, compagne ailée bavarde à la mémoire infaillible.
L'univers mis en scène s'inspire d'un cadre historique du sud-est asiatique, teinté d'une dimension merveilleuse dont les éléments fantastiques sont distillés au fil de la narration : animaux métamorphes, fantômes et autres esprits côtoient de façon banale l'humanité et peuvent être des protagonistes à part entière de l'histoire. Chaque novella propose des variations, géographiques mais aussi thématiques, autour des questions de construction des récits, de la perpétuation des mémoires ou encore de la préservation de souvenirs. Dans une atmosphère feutrée, l'autrice traite avec beaucoup de sensibilité, une touche de poésie et un style évocateur captivant, de transmission et de partage, de ce qui perdure malgré le temps qui passe et la mortalité humaine. Il y est question de pouvoir, d'amitié, d'amour ou encore de deuil, comme dans ce quatrième tome. Il y a une certaine douceur et une simplicité qui se dégage de la narration qui n'en amoindrit pas la richesse, alors même que la tonalité peut devenir poignante. Un subtil équilibre qui fonctionne.
En résumé, des histoires courtes, qui peuvent se lire vite, mais dont j'ai pris plaisir à faire durer l'expérience.
Zouleikha est une frêle paysanne tatare dans un village retiré de l'URSS au moment de la «dékoulakisation » stalinienne. Après avoir industrialisé de manière bureaucratique, sans discernement et autoritairement, les campagnes ne peuvent suivre la demande. A la famine, Staline va faire piller les campagnes et déporter en masse les « koulaks » paysans « riches », parfois d'une vache.
On découvre Zouleikha percluse de superstition, de religion et de soumission, à son mari et sa haineuse belle-mère, qui érige son étroitesse en vertu.
Le GPU ratisse, tuant son mari, elle sera emmenée dans un terrible voyage de plusieurs mois pour atteindre la taïga sibérienne. Les conditions sont celles de la survie que tous ne supporteront pas.
Et, avec les purges, l'officier assassin se retrouve convoyeur de ce train de koulaks.
Zouleikha est projeté dans un univers qui lui échappe, qui la choque, à la fois oppressif et terrible mais …
Zouleikha est une frêle paysanne tatare dans un village retiré de l'URSS au moment de la «dékoulakisation » stalinienne. Après avoir industrialisé de manière bureaucratique, sans discernement et autoritairement, les campagnes ne peuvent suivre la demande. A la famine, Staline va faire piller les campagnes et déporter en masse les « koulaks » paysans « riches », parfois d'une vache.
On découvre Zouleikha percluse de superstition, de religion et de soumission, à son mari et sa haineuse belle-mère, qui érige son étroitesse en vertu.
Le GPU ratisse, tuant son mari, elle sera emmenée dans un terrible voyage de plusieurs mois pour atteindre la taïga sibérienne. Les conditions sont celles de la survie que tous ne supporteront pas.
Et, avec les purges, l'officier assassin se retrouve convoyeur de ce train de koulaks.
Zouleikha est projeté dans un univers qui lui échappe, qui la choque, à la fois oppressif et terrible mais aussi, par la force des choses, émancipateur.
Un exemple, elle est interrogée par l'officier qui fait tomber un cendrier. Elle est sidérée de le voir ramasser les mégôts et le cendrier. Pensez, un officier, un homme !
L'officier s'était engagé soldat de l'Armée rouge, défendant la révolution russe en 1918, deviendra un salopard du GPU puis, à force de doutes et d'épreuves, s'humanisera.
Le roman est direct, l'autrice fût étudiante en cinéma, mais avec parfois une grande poésie.
On voit ainsi le développement de l'Union soviétique, par le prisme de ce goulag avec une vision non binaire, objective, de ce qu'a pu apporter ce nouveau système, hérité d'une révolution, déformé par la dictature, entre émancipation et oppression implacable. Il y a la famine, les purges, la guerre. Au passage, l'Union soviétique sera le premier pays à légaliser l'avortement. Staline l'interdira en 1936.
D'aucuns ont reproché un roman malsain, sur les relations entre bourreaux et victimes. Cela juge plus leur manque de sensibilité et de discernement sur l'un des aspects essentiels, l'ouverture des yeux de Zouleikha. Ils se montrent ainsi incapables d'une vision non-binaire, a fortiori quand il s'agit de l'émancipation d'une femme.
D'autres, ou les mêmes, ont dit que ce camp ne montrait pas l'horreur de ce que c'était. Là encore, la dureté de la vie y est pourtant montré tout le long, parfois en arrière-plan mais toujours présente. Il y a eu différentes époques et différents régimes pour les camps, entre prisons, isolateurs, camp de travail. Voir Le sablier.
Bref, de l'horreur d'une soumission humiliante, bestiale et étroite à l'oppression d'une femme émancipée malgré tout. Zouleikha a eu la force de supporter ce qu'elle voyait, et en retour, elle nous ouvre aussi les yeux.
C'est la force de ce roman de montrer comment l'émancipation, la vie, se fraient un chemin.
Un grand roman, donc, émouvant par son écriture, sa justesse et son empathie.
La préface de Ludmila Oulitskaïa, écrivaine russe contemporaine, salue une nouvelle écrivaine tatare en langue russe. Elle cite en prédécesseurs, Tchinguiz Aïtmatov, auteur soviétique puis kirghize, qui a écrit un recueil de nouvelles, Le premier maîtredont c'est la première édition en français.
La postface, par Georges Nivat, spécialiste de la littérature russe, est intéressante si l'on tient compte son anti-communisme réécrivant l'histoire.
Gouzel Iakhina écrira ensuite Les enfants de la Volga, chronologiquement avant Zouleikha ouvre les yeux puis Convoi à Samarcande. Les deux autres sont, paraît-il, au moins aussi recommandables.
Elle sentira que la douleur qui a inondé le monde n’est pas partie, mais qu’elle lui a accordé un peu de répit.
Visite, de @li_cam@mastodon.social, est un roman de #sciencefiction #postapocalyptique qui pourrait parfaitement se dérouler dans 60 à 80 ans : je ne vais pas divulgâcher, vu que je compte bien vous en recommander la lecture. Mais c’est un avenir tout ce qu’il y a plus de vraisemblable (sous réserve que l’espèce humaine finisse par apprendre à partager et collaborer dans un délais pas trop long, ce qui n’est pas encore gagné).
Je m’y suis plongée avec un peu de mal au début, mon cerveau ayant eu besoin de traduire la forme de langue inclusive utilisée en une langue plus rétrograde. Ce petit obstacle disparaît au fil de la lecture, on s’y fait.
L’histoire est en elle-même empreinte d’une pointe de poésie, de beaucoup de technique et d’une atmosphère psychologique extrêmement bien dépeinte, avec des personnages auxquels on s’attache vite. #vendredilecture #mastolivre

Writer, filmmaker, and organizer Astra Taylor takes a curious, critical, and ultimately hopeful look at the uniquely modern concept of …
j'y suis pour le discours sur le capitalisme, la résilience, et les champignons. je suis aussi entrain d'y trouver des récits sur les diasporas d'asie du sud-est, les traumatismes inter-générationnels des guerres d'indépendance/guerre froide dans lesquels j'entends l'écho de mon histoire et des racines de ma culture.