En aucun cas le journalisme tech ne peut être un exercice de futurologie; il se doit d’être une analyse critique, constante et indispensable, de l’actualité de la technique. Il doit ouvrir un espace démocratique de médiation politique du présent, où la pluralité des discours est censée désamorcer les effets incapacitants du récit marketing. En choisissant d’adopter sans réserve le cadre imposé par l’industrie, en se vautrant dans un journalisme au conditionnel et en relayant les mensonges d’une caste technopatronale en pleine bouffée délirante, la presse désinforme: elle donne de la substance à une IA imaginaire, tout en occultant l’impact réel de cette technologie sur le monde.
Une ode à la sororité à travers une correspondance inédite entre deux poétesses incontournables.
Pat …
Sister Love
Aucune note
Un recueil qui propose une sélection de lettres, couvrant la période des années 70 à la fin des années 80, échangées entre Audre Lorde et Pat Parker, deux théoriciennes et poétesses féministes noires et lesbiennes étatsuniennes. Si différents essais et plusieurs recueils de poèmes d'Audre Lorde -qui est la plus connue des deux- ont été traduits en français, ce n'est pas le cas des écrits de Pat Parker. J'ai découvert son oeuvre poétique en VO il y a quelques mois après avoir entendu dans une émission de radio un de ses poèmes, particulièrement marquant et puissant, "Womanslaughter" (www.youtube.com/watch?v=W1A6BP1kIzQ), à propos de féminicides. Comme par ailleurs, Audre Lorde est une autrice qui compte beaucoup pour moi, la publication de ce recueil épistolaire en français avait aiguisé ma curiosité. L'édition française de "Sister Love" s'ouvre sur une préface personnelle et enthousiaste signée Rébecca Chaillon. Elle est ensuite suivie d'une introduction …
Un recueil qui propose une sélection de lettres, couvrant la période des années 70 à la fin des années 80, échangées entre Audre Lorde et Pat Parker, deux théoriciennes et poétesses féministes noires et lesbiennes étatsuniennes. Si différents essais et plusieurs recueils de poèmes d'Audre Lorde -qui est la plus connue des deux- ont été traduits en français, ce n'est pas le cas des écrits de Pat Parker. J'ai découvert son oeuvre poétique en VO il y a quelques mois après avoir entendu dans une émission de radio un de ses poèmes, particulièrement marquant et puissant, "Womanslaughter" (www.youtube.com/watch?v=W1A6BP1kIzQ), à propos de féminicides. Comme par ailleurs, Audre Lorde est une autrice qui compte beaucoup pour moi, la publication de ce recueil épistolaire en français avait aiguisé ma curiosité. L'édition française de "Sister Love" s'ouvre sur une préface personnelle et enthousiaste signée Rébecca Chaillon. Elle est ensuite suivie d'une introduction également présente dans la VO de Mecca Jamilah Sullivan qui esquisse les grandes lignes de ce qu'incarne pour elle ce livre.
Le recueil en lui-même, en se glissant dans l'intimité d'une amitié où les deux autrices tâtonnent et construisent peu à peu le rôle qu'elles s'efforcent d'incarner l'une par rapport à l'autre, nous plonge dans l'envers du décor d'écrits féministes noirs et lesbiens dans le contexte politique des États-Unis des années 1970-1980. Il y est question de rapports à l'écriture, de doutes, de difficultés matérielles pour vivre de sa plume, de luttes, de soutien réciproque. Entre partages de nouvelles et de projets, réflexions sur leurs positions en tant que femmes noires lesbiennes dans cette société étastunienne, et anecdotes du quotidien parfois révoltantes, d'autres fois frivoles, on suit en filigrane deux parcours de vie croisés, personnels, avec leurs écueils et leurs épreuves, face au racisme, au sexisme, à l'hétéronormativité. Leur correspondance dure jusqu'à la mort de Pat Parker, en 1989, à l'âge de 45 ans : c'est logiquement sur leur santé que s'orientent leurs derniers échanges, la plume de Pat Parker brute et sincère -elle est sans doute celle qui se dévoile le plus- y est particulièrement poignante.
Une lecture qui restitue des luttes et ouvre à sa manière des possibles.
Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d'une étrange guerre temporelle, s'engagent dans une correspondance interdite, …
Une histoire d'amour à travers l'espace et le temps
4 étoiles
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et de l'autre, la férocité létale de la lutte en cours qui sert de toile de fond - lutte jamais vraiment explicitée, mais toujours omniprésente et surplombante.
Au final, une histoire simple, poétique, puissante aussi... Une novella qui mérite l'investissement.
From the self-described 'black, lesbian, mother, warrior, poet', these soaring, urgent essays on the power …
It is not the anger of other women that wil destroy us but our refusals to stand still, to listen to its rythms, to learn within it, to move beyond the manner of presentation to the substance, to tap that anger as an important source of empowerment.
I cannot hide my anger to spare you guilt, nor hurt feelings, nor answering anger; for to do so insults and trivializes all our efforts. Guilt is not a response to anger; it's a response to one's own actions or lack of action. If it leads to change then it can be useful, since it is then no longer guilt but the beginning of knowledge. Yet all too often, guilt is just another name for impotence, for defensiveness destructive of communication; it becomes a device to protect ignorance and the continuation of things the way they are, the ultimate protection for changelessness.