Critiques et Commentaires

Décidément, quelque chose a changé dans cette tétralogie entre le deuxième tome et le troisième. Après un troisième tome très différent dans lequel j'avais eu beaucoup de mal à plonger, j'espérais que le quatrième, dont l'action se déroule à nouveau à Panam, me permettrait d'oublier la parenthèse elfique pour retrouver ce que j'avais aimé dans les deux premiers romans du cycle. Malheureusement, cela n'a pas été le cas.

Alors bien sûr, j'ai retrouvé l'ambiance de ce Paris féérique de la fin du XIXe siècle, avec ses elfes, ses lutins, ses ondines, ses trolls. Cependant, le récit m'a semblé complètement brouillon et j'ai eu beaucoup de mal à m'y intéresser. J'ai feuilleté très (trop ?) rapidement certains chapitres, espérant trouver dans le suivants de quoi me faire enfin accrocher à l'histoire, mais cela ne s'est jamais produit.

Je ne sais pas si ce sont les deux derniers romans qui sont différents (le troisième l'est assurément, mais j'ai un doute pour le quatrième) ou si c'est moi qui me suis lassé, mais j'ai vraiment eu du mal à terminer cette série après une première moitié si prometteuse. C'est une impression vraiment étrange.

Ce recueil de nouvelles regroupe dix textes, neuf francophones et un traduit de l'anglais si mon compte est bon, ayant un double point commun : se situer dans le genre steampunk et aborder une thématique LGBT.

Le projet est intéressant et avait tout pour me plaire. Je n'ai pas été déçu, le contrat est parfaitement rempli en ce qui me concerne.

Les univers steampunk proposés par les dix auteurs sont intéressants et bien décrits, chacun avec une approche originale.

Les thématiques LGBT sont quant à elles plus ou moins centrales dans les récits. Parfois cela peut apparaître comme un simple détail, comme quand l'orientation sexuelle d'un personnage est évoquée sans que cela n'impacte réellement le récit ; c'est déjà quelque chose de notable en soi, l'homosexualité ou la bisexualité d'un protagoniste n'étant qu'une caractéristique parmi d'autres pour le définir. D'autres fois le thème est plus essentiel au récit, comme quand la nouvelle aborde les questions autour des frontières entre les genres, la transidentité, l'homophobie ou la perception de l'homosexualité dans la société.

Hormis une ou deux nouvelles peut-être en déçu des autres, la qualité m'a semblé plutôt homogène, ce qui n'est pas toujours le cas dans les recueils de nouvelles. Ici, cela fut un plaisir quasi-constant de la première à la dernière page. Bravo aux auteurs et aux anthologistes !

J'ai hésité à donner une note à ce roman car j'ai malheureusement abandonné ma lecture très vite, après en avoir lu à peine plus d'un dizième.

Le synopsis, qui promettait du steampunk se déroulant en Allemagne au tournant du XIXe et du XXe siècle m'avait pourtant donné très envie. La réalisation n'a toutefois pas été à la hauteur de cette promesse.

Des personnages (d)écrits à la truelle, une protagoniste insupportable, des descriptions enfilant les clichés, des dialogues dignes d'un soap-opera, rien ne m'a vraiment plu dans la cinquantaine de pages que j'ai douloureusement réussi à lire.

Je ne dois pas être la cible de ce roman, qui rassemble à mes yeux tout ce qu'il ne faut pas faire en littérature. Je déteste abandonner un livre que j'ai commencé, et pendant longtemps je me le suis quasiment interdit, mais j'ai fini par m'accorder plus de souplesse, pour accorder mon temps de lecture à des oeuvres que je prends plaisir à lire, plutôt que me forcer à avancer péniblement dans des livres décidément pas faits pour moi.

Victor Fleury propose ici un recueil de longues nouvelles ayant pour cadre l'Empire électrique, l'univers qu'il a imaginé et qui donne son titre à l'ouvrage. Il s'agit d'un univers steampunk, ou plutôt voltapunk puisque c'est ici l'électricité, plutôt que la vapeur, qui est à l'origine des avancées technologiques anachroniques de ce XIXe siècle fictif.

La dynastie Bonaparte domine l'Europe, Napoléon II est un empereur vieillissant maintenu en vie grâce à la médecine voltaïque, l'Angleterre est dominée par l'Empire électrique, l'Amérique est divisée entre l'Union et la Confédération qui combattent dans une guerre civile depuis vingt ans, la Louisiane est indépendante et gouvernée par les Bourbons. Victor Fleury a imaginé un monde original et riche en aventures.

Pour les aventures, il met en scène des héros de la littérature populaire du XIXe siècle : Sherlock Holmes et le docteur Watson (même s'ils ne se connaissent pas dans cette version de notre monde), le capitaine Nemo, Tom Sawyer, Zorro, Gavroche et Cosette, etc. J'ai beaucoup aimé cette façon qu'a l'auteur de redonner vie à des personnages bien connus mais dans un contexte différent et donc avec une vie qui diffère de celle qu'on leur connait dans les récits dont ils sont tirés.

Les nouvelles elles-mêmes sont plutôt réussies, même si certaines m'ont semblé un peu en-deça des autres. L'ensemble fonctionne bien et rend la lecture très agréable. Je sais que l'auteur a écrit deux romans dans le même univers, j'hésite encore à les acheter pour les lire dans la foulée.

Cet ouvrage compile trois textes d'Olivier Gechter dans son univers steampunk du Baron Noir : deux novellas qui à elles deux représentent la moitié du livre, puis un roman qui en constitue la seconde moitié.

J'ai bien aimé cet univers uchronique à la sauce steampunk. L'uchronie imaginée par l'auteur s'appuie sur deux points de divergence :

D'une part, la Révolution industrielle s'est produite un siècle plus tôt et la technologie basée sur la vapeur a déjà atteint des sommets au milieu du XIXe siècle.

D'autre part, Napoléon est mort à Austerlitz, l'Empire a pris fin sans que la Restauration lui succède, et la France vit depuis sous une Seconde République où les présidents se succèdent. Le dernier en date, c'est Louis-Napoléon Bonaparte, celui qui devint Napoléon III dans notre propre histoire suite au coup d'état du 2 décembre 1852.

Le récit nous permet de suivre Antoine Lefort, riche industriel le jour, héros la nuit. C'est clairement une version française de Batman, dans le cadre de Paris au XIXe siècle au lieu de Gotham City. Les intrigues des deux novellas et du roman sont intéressantes, l'humour est souvent présent et les scènes d'action sont relativement supportables, pour moi qui n'en suis pas forcément friand. J’ai terminé les deux novellas qui ouvrent l’ouvrage, il me reste à lire le roman qui en constitue la deuxième moitié.

Mon seul vrai bémol porte sur la morale politique qui revient à plusieurs reprises dans la bouche du narrateur, prônant les bienfaits du capitalisme humaniste face aux dangers du socialisme révolutionnaire. Cela m'a un peu gêné, mais c'est évidemment une question d'opinion toute personnelle.

L'ensemble est plaisant à lire, même si cela n'atteint pas tout à fait la qualité de certaines oeuvres de steampunk francophone que j'ai pu lire récemment.